J'ai entendu parler de golems sur la chatt box et ça ma donné une irrépressible envie d'évoquer ce film ; pardon pour ceux que cela barbera. Je reste un grand admirateur du cinéma allemand. Ne vous étonnez donc pas si je reviens poster sur l'expressionnisme en général ou sur Nosferatu et Le Cabinet du Docteur Cagliari.
Mais revenons au sujet, Der Golem a été réalisé en 1920 par Carl Boese et Paul Wegener. Avec pour principaux acteurs Paul Wegener qui campe le Golem, Albert Steinrück qui interprète le Rabbin Loew et Lyda Salmonova qui joue Miriam, la fille du rabbin.
Ce film raconte, vous vous en doutez, la création d'un golem par un rabbin.
La vision des Juifs par les Allemands de l'époque est, vous le savez, assez caricaturale. De plus l’expressionnisme aime les architectures non-euclidiennes (spéciale dédicace, il se reconnaitra) avec les décors de ce film posés par Hans Poelzig, un architecte particulier... Ne cherchez donc pas un poil de réalisme dans ce genre de film. Ce genre cinématographique est né des angoisses de l'entre deux guerres. L’Allemagne devait payer d'énormes réparations de guerre et subissait, avant même son apparition. la crise de 29 (tiens, si il y en a qui font un rapprochement avec un sujet d'actualité, ne cherchez pas... je vous l'expliquerai en MP, pas de politique en public...).
Le synopsis du film d'après Wikipédia :
Dans le Prague du XVIe siècle, le rabbin Loew, à la fois philosophe et magicien, qui a vu dans les étoiles l'annonce d'un grand danger pour les Juifs, fabrique une statue d’argile dans laquelle il place le précieux « mot de vie », le tétragramme sacré du nom de Dieu, pour sauver le peuple juif. Il donne alors vie à une colossale statue de glaise, le Golem. Le Golem a une force prodigieuse mais il ne doit s'en servir que pour une mission pacifique. Peu de temps après, l'empereur Rodolphe II publie un décret interdisant aux Juifs l'accès de la ville. Ceux-ci doivent quitter la ville avant la fin du mois. Au même moment, la fille du rabbin, Myriam tombe amoureuse de Florian, un courtisan de l'empereur.
Rabbi Loew montre le Golem à l'empereur. L'empereur demande au rabbin de prouver sa magie. Celui-ci montre à l'empereur et à sa cour une vision de l'exode des Juifs. Cette vision fait rire les courtisans quand, soudain, le bâtiment dans lequel l'empereur, le rabbin, le golem et les courtisans se trouvent, commence à s'effondrer. Le Golem sauve alors la vie de l'empereur et des courtisans en portant tout le monde hors de l'immeuble. En reconnaissance, les Juifs ne sont pas chassés de la ville. Le Golem tombe amoureux de la fille du rabbin que celui-ci lui refuse. Il se dresse alors contre son créateur. Le Golem sème alors la terreur dans le ghetto juif. Une fillette innocente lui tend la pomme de la réconciliation. Souriant pour la première fois, il retourne à la poussière
...ouais j'ai la flemme alors moi aussi je copie-colle.
Ceux qui chercheront de l'ésotérisme dans ce film en trouveront facilement. Bien sûr, le sujet lui-même est lié à la magie - le rabbin se sert de la Kabbale pour donner vie à sa créature. D'autres y verront peut-être une bonne représentation des religions traditionnelles tel que l'hébraïsme ashkénaze. On peut encore y trouver la prescience de l'autodafé des œuvres expressionnistes et des effroyables massacres commis par Hitler et ses sbires en Europe centrale...
En bref, le cinéma allemand de cette époque est profondément mystique, cela est du aux conditions de vie difficiles qu'ils connaissaient à l'époque. Ce sont les mêmes peurs qui ont causé l'apparition des grandes religions après tout...
Ceux qui voudront se pencher en profondeur sur le sujet pourront lire le roman Der Golem, de 1915 par Gustav Meyrink, dont ce film est une libre adaptation.