Rappel du premier message :
Lire dans les pensées grâce à un ordinateur ? [article tiré du site Girard.fr]
Confirmation au Japon à l’université Tottori, près d’Osaka
Saura t-on un jour lire dans les pensées grâce à un ordinateur, ou commander ce dernier sans bouger le petit doigt ? Une expérience japonaise récente fait les premiers pas. Une équipe de chercheurs de l'université de Tottori, à côté d'Osaka, a demandé à un volontaire de se concentrer sur un mot parmi une série apparaissant sous forme de flashs sur un écran d'ordinateur. L'homme avait, la tête couverte d'électrodes reliées à un E.E.G. L'instrument avait pour tâche d'analyser un certain type d'ondes cérébrales, appelées P300, qui apparaissent lorsque l'on se concentre sur une idée. Techniquement, ces ondes correspondent à la signature de l'influx nerveux des potentiels évoqués (méthode d'analyse de l'activité électrique des voies nerveuses qui permet de mesurer une fonction sensorielle précise, visuelle, auditive ou somesthésique). Ces ondes apparaissent généralement 0,3 seconde après la stimulation des flashs. Un ordinateur analyse alors la signature des ondes cérébrales obtenues et les compare avec celles qui correspondent aux mots que le sujet a appris précédemment. Il faut environ 25 secondes pour savoir lequel des mots la personne a choisi en pensée. « Pour pouvoir faire un tri aussi précis que possible dans le "bruit de fond" de l'activité cérébrale, précise Michio Inoué, responsable du Département de l'ingénierie de l'information, nous utilisons une technique de filtrage spécial. Les parties concernées du cerveau que nous étudions se trouvent au niveau des zones médio-centrale et médio-pariétale. Nous procédons par tâtonnements, car dans l'état actuel de nos connaissances, nous ne savons pas si une représentation mentale correspond à un état physico-chimique déterminé du cerveau. ».
Des résultats stupéfiants.
Les performances de ce système, testé pendant un an, atteignent 80 à 90 % de réussite, selon les sujets. Auparavant, l'équipe de Tottori avait développé un système de reconnaissance visuelle qui permet à des patients souffrant de sclérose latérale amyotrophique de construire des phrases en sélectionnant des lettres sur l'écran de l'ordinateur, simplement en les regardant. Le système d'échantillonnage des mouvements oculaires par électro-oculogramme permet de détecter comment bouge la pupille de l'œil. Tout mouvement entraine une modification de l'amplitude du tracé, interprétée ensuite par l'ordinateur. Ces travaux rappellent ceux menés en 1992 par l'Institut des sciences électroniques d'Hokkaido, à Sapporo, qui avaient permis la reconnaissance par une machine, du son voyelle a pensé par un homme. Mais pour de nombreux spécialistes en neurologie, si le langage extrêmement complexe du fonctionnement cérébral est un alphabet, nous n'en sommes encore qu'à la lettre a. Néanmoins, il y a fort à parier que ce type de recherche puisse nous en apprendre plus sur nos modes de perception et permette à des automates de simuler certains des processus mentaux du cerveau humain.
Article rédigé par Jean-Piere Girard