Cette nouvelle est pour Kali qui m'a donné le thème.

Un néant, où tout se finit. Là où le jour meurt, là où les étoiles naissent.
La nuit, quelle étrange chose. Elle fait peur, elle abrite toutes sortes de monstres tentaculaires qui nous terrorisaient étant petit. Aujourd'hui, ma longue jupe noire qui se confond dans cette pénombre, soulève la poussière du chemin terreux sur lequel je marche.
Les chaînes encore attachées à mes bras, mon cou et mon torse tintent au rythme de mes pas. Je suis ce monstre maintenant. C'est moi, maintenant, qui fais peur aux enfants, moi qui ai la nuit pour amie, le jour pour ennemi. Je peux marcher sans courir quand il fait sombre, on ne me voit pas, on ne voit pas ce que je suis. Je suis seule, abandonnée de ma famille, vendue à ces gens qui m'ont privée de ma liberté.
Ce sont eux les monstres.
Mais qu'ai-je ? Je suis mi-chat mi-femme, je suis encore un peu humaine. Eux, ce ne sont que des monstres, ils n'ont rien qu'on pourrait qualifier d'humain si ce n'est leur apparence. Je me pose des questions, suis-je née comme ça ? Cette longue queue noire et ces oreilles qui percent à travers mes cheveux, ces grandes canines blanches. Tout ça, je m'y suis habituée, mais qui me les a infligées ? Je les caresse d'une main. Le sang séché s'est accroché à mes poils. On m'a emprisonnée dans une cage, traitée comme un animal, ils étaient les seigneurs de la nuit. Mais ce temps où je frissonnais de les voir arriver dans l'ombre quand tous les spectateurs étaient partis, est passé, je suis là et bien là, mais vous ne me voyez pas, je marche, je cours, je tombe, mais vous ne faites pas attention à moi. Ce n'est que quand le jour se lèvera que vous me chercherez, quand je serai cachée, vous redeviendrez les maîtres, les maîtres du jour. Je suis la nuit, et vous le jour. Mais jamais la lune n'a rencontré le soleil.
Sur ma route, des gens m'aident, ils me voient et ne crient pas, me trouvent mignonne, sont curieux et ils sont fiers de m'avoir vu. Certains pensent que je suis une déesse, leurs croyances leur disent de vénérer les chats. Je suis mieux là, à respirer l'air des montagnes, des champs de blé et d'orge, que d'avoir sans cesse le nez plongé dans la paille moisie. Souvenez-vous de moi, je reviendrai, mais je serai la dernière chose que vous verrez.

Elle est magnifique et correspond énormément au personnage que je dessine en ce moment. :3
Merci isis.

Trop bien isis comme d'habitude, rien à redire t'es impeccable. ^^

C'est trop gentil si tu veux que je t'en écrive une, donne moi un thème je te la ferai avec plaisir.