Trônant sur mon siège de noir et d'argent,
Dans mon esprit, j'admire le néant,
Puis je scrute l'horizon avec concentration,
Les ténèbres me font sensation.
J'attends patiemment quelque chose, quelqu'un,
J'aperçois une silhouette, je lui tends la main,
De la fumée, comme d'habitude,
Je n'en peux plus de ma solitude.
Arme à la main, je m'avachis sur mon trône,
Verse une larme, relativise et reprends courage,
Je ferais mieux de tourner la page,
J'entends une petite voix qui marmonne.
Je me lève, bercé par mes envies,
L'univers ou je suis est étrange,
Mais en aucun cas il me dérange,
La petite voix, encore, je la poursuit.
J'arrive dans une chambre, elle est là,
Elle gît sur le plafond, ébranlée,
La petite voix, non cela ne peut pas,
Je suis seul ici-bas, seulement digne de pitié.
Je m'énerve, à quoi bon,
J'ai sûrement perdu la raison,
Je m'envole, fouille ce corps informe,
Une lettre, je l'ouvre, je me transforme.
Mon cœur éclate, la petite voix existe,
Pourquoi m'a t'elle mis sur sa piste,
Un coup derrière la tête,
Je m'écroule, le temps s'arrête.
Je me réveille sur un divan, dans un monde étincelant,
Elle m'observe, elle, comment,
Je me sens étrange, elle s'approche,
Et sort quelque chose de sa poche.
Un poignard, encore une, elle ouvre ma poitrine,
Et l'entaille se dessine,
M'arrache le cœur, tranche mon âme,
Le mange, puis me regarde, c'est infâme.
Je m'endors, perdu dans la souffrance,
Je suis en transe,
Quand je me réveille, je suis de nouveau là,
L'ombre me tend ses bras.
Puis je sors de ma dépendance,
Dans un jardin bleu foncé,
Parcouru de fleur blanche en surbrillance,
D'une grosse pierre blanche sculptée.
Je me laisse porter par la nuit,
Dans le noir, et l'espoir,
Terrassé par l'ennuie,
Il y a un miroir, un phare.
Je m'approche, fonds dedans,
Un passage pour l'amusement,
Je suis libre,
Tous mon corps vibre.
C'est terminé, je suis enfin libéré,
Je peux respirer, libéré de mon corps,
Je laisse Morphée m'enlacer,
Me laisse emporter par la mort.
Salyans, humblement. Merci à Dragonfly pour la correction !