Allez commençons par la France, avec cet article du Figaro, récupéré sur le site de la maison des artistes:
LE FIGARO -
Éric Biétry-Rivierre
18/04/2008
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Le laboratoire du musée apporte la preuve que la pièce précolombienn est un faux.
Des doutes couraient depuis les années 1990 au sujet de cette pièce prétendument précolombienne conservée au Musée du quai Branly. Mais dans quelques jours, le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) publiera un rapport d'expertise établissant la supercherie et démontrant comment celle-ci est née.
En 1875, un archéologue et collectionneur passionné, Alphonse Pinard, dépense sans compter pour acheter un important fonds d'antiquités amérindiennes à Eugène Boban, un marchand de curiosités français. Trois ans plus tard, ruiné, il l'échange avec l'État français contre le financement d'une nouvelle campagne d'exploration outre-Atlantique. C'est ainsi, parmi ces objets de qualité inégale, qu'un crâne de cristal haut de 11 cm et pesant plus de 2,5 kg, se retrouve au Musée d'ethnologie du Trocadéro. Il y sera fréquemment exposé et tiendra toujours la vedette.
Il est vrai que le travail de taille du quartz limpide y est étonnant et l'on est aisément fasciné par le mystère que dégage l'objet. D'autant que, sur la foi d'Alphonse Pinard, tout le monde le croit d'origine aztèque. Heureusement, des doutes commençaient à monter de deux musées anglo-saxons, également détenteurs de crânes de cristal. Celui du British Museum avait bénéficié d'une première analyse en 1996, renforcée en 2004. L'anthropologiste Jane Walsh s'interrogeait. Son microscope électronique comme ceux de ses collègues britanniques montraient des traces de polissage par molette. Or les Aztèques ne connaissaient pas la roue !
Toutefois, aucune des institutions concernées le Musée de l'homme inclus n'a à ce jour affirmé officiellement que tous ces crânes sont des faux. Pourquoi ? Parce qu'il subsistait encore un doute. Et aussi parce que les propriétaires rechignent à dévaluer leurs trésors. Les crânes des musées sont toujours très courus par un public d'amateurs, notamment de paranormal, d'ésotérisme et de pseudosciences. Mille spéculations, mille légendes merveilleuses avaient, en effet, prospéré depuis le XIXe siècle.
Coupant court à ces balivernes parfois relayées par des intellectuels, tels l'universitaire américaine Paula Gunn Allen, connue pour sa défense de la cause indienne ou l'auteur anglais de best-sellers Adrian Gilbert , le C2RMF, qui vient de passer le crâne du Quai Branly à l'accélérateur de particules, aux ultraviolets et au détecteur d'humidité en profondeur, s'apprête à affirmer qu'il est une création tardive du XIXe siècle.
«Les rainures et les perforations trahissent l'emploi de fraises de joaillerie et autres outils modernes. Jamais une telle précision technique ne se rencontre dans l'art précolombien où l'emploi du cristal est d'ailleurs fort rare», commente Yves Le Fur, directeur adjoint du patrimoine et des collections du Quai Branly.
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