Seth On l'appelle aussi le « dieu rouge », le dieu « grand de force », maître du tonnerre, de la foudre et du désordre, dieu du désert et de l'aridité, des pays étrangers. Les personnes aux cheveux roux ou châtains étaient considérées de son obédience. D'autres Égyptiens lui vouaient des cultes secrets qui exigeaient des sacrifices humains, ces sectes ont toujours été maudites et poursuivies par Pharaon. Dans un certain sens, le christianisme a récupéré Seth sous le nom du « diable ».
Jaloux de son frère qui règne sur l'Égypte, Seth organise un complot et tend un piège à Osiris. Il l'assassine en le noyant dans le Nil. Isis, l'épouse d'Osiris, retrouve le dieu noyé, l'embaume et lui donne une sépulture dans le delta du Nil. Seth retrouve la sépulture de son frère, et de rage, le dépèce et disperse les morceaux du corps dans toute l'Égypte. Isis, infatigable veuve, retrouve treize des quatorze parties de son bien-aimé (la partie manquante étant le sexe d'Osiris, dénommé à cette occasion son "talisman" ). Puis
Isis le reconstitue, lui insuffle le souffle de la vie éternelle, et par sa magie conçoit avec lui un fils, Horus.
Au-delà de l'assassinat d'Osiris par Seth, sans cesse poussé par son insatiable jalousie, Seth eut tôt fait de reporter sa haine sur son neveu Horus, fils d'Osiris, en est aussi l'héritier : la couronne d'Égypte lui revient donc de droit. Mais Seth, jaloux, s'en est emparé par la force. Horus, appuyé d' Isis, fait convoquer le tribunal des dieux à toute fin de régler ce contentieux. Rê préside, tandis que Thot est greffier.
80 ans s'écoulent pourtant sans que le débat ait progressé. Le tribunal est même partagé entre les tenants de la royauté légitime, et Rê qui voit en Seth son défenseur. Les débats nécessitent un avis extérieur. C'est donc à Neith, réputée pour sa sagesse, qu'on s'adresse. Sa réponse est claire: la couronne revient à Horus. Cependant, on offre à Seth les déesses Anat et Astarté comme épouses.
Si le tribunal se réjouit de cette solution, Rê, lui, reste sceptique. Horus ne serait-il pas un peu jeune pour assumer la direction du royaume ? Isis, excédée, propose de déplacer les débats à Héliopolis devant Atoum et Khépri. Le ton monte ! Seth ordonne que les débats se fassent en l'absence d'Isis.
Elle se réintroduit dans l'enceinte du tribunal sous les traits d'une belle jeune femme qui ne manque pas d'attirer rapidement l'attention de Seth. Troublé par tant de beauté, Seth s'égare, reconnaissant même la légitimité filiale d'Horus. Isis se dévoile alors. Quant à Rê, il a pu juger de l'imprudence de Seth, Aussi la couronne revient-elle à Horus des mains de Rê lui-même.
Mais Seth ne semble pas décidé à en rester là. Il propose à Horus des jeux sportifs. Parmi eux, une épreuve aquatique où les deux dieux se transforment en hippopotames. À celui qui restera le plus longtemps sous l'eau de devenir roi. Isis perturbe la partie.
Rê, désespérant, les invite à faire la paix autour d'un banquet. Seth fait mine de se réconcilier avec Horus ; il l'attire chez lui pour y « passer un bon moment », la journée passe, les deux dieux se couchent et, durant la nuit, Seth pénètre Horus et jouit sur ses cuisses. Osiris, resté silencieux, intervient alors et met directement en cause le tribunal. En tant que dieu de la végétation, il menace de couper les vivres à l'Égypte. Les dieux ne tardent pas à rendre un verdict favorable à Horus. Mais Seth n'est pas oublié. Placé aux côtés de Rê, il devient « celui qui hurle dans le ciel » pour que soit fait place devant le dieu créateur.
Depuis le premier jour, Rê voyage dans le ciel à bord de sa barque qui l'emmène le jour d'est en ouest, puis la nuit d'ouest en est. Si le voyage diurne se fait sans ambages, la traversée nocturne du monde de dessous s'avère beaucoup plus périlleuse. Car la barque est épiée depuis les profondeurs des ténèbres par Apophis. Le monstre surgit et se dresse, gigantesque devant l'esquif solaire. Mais Seth placé à la proue de la barque d'un coup de pique envoie le serpent monstrueux s'en retourner aux confins du monde.
Hélas, la scène est sans cesse recommencée, au même titre que les nuits et les jours alternent indéfiniment. Cette lutte perpétuelle symbolise la victoire de l'ordre sur le chaos. On comprend dès lors que Rê ait pour Seth une certaine estime. Une estime telle qu'elle vaut à ce dernier d'être soutenu par le dieu des dieux, même lorsque son cas est indéfendable.
L'incident avec Horus a longtemps passé pour un trait ribaud isolé qui témoignerait de la culture populaire, de l'Égypte tardive. Mais deux passages homosexuels, où Seth interpelle Horus en vantant la belle croupe de ce dernier, à la suite de quoi Horus raconte à Isis que Seth veut le prendre sexuellement, celle-ci explique à son fils comment le duper durant le rapport; l'autre où Seth et Horus sont décrits en toutes lettres comme se sodomisant mutuellement, démentent cette conclusion et laissent à penser que la bisexualité de Seth, tour à tour sexuellement agressif et efféminé, doit être un trait de sa personnalité divine comme figure de la confusion et du chaos.
Ha ces égyptiens, leurs dieux sont bien coquins