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 [Conte] Le prince ensorcelé.

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MessageSujet: [Conte] Le prince ensorcelé.   [Conte] Le prince ensorcelé. EmptySam 11 Aoû 2012, 13:31

[Conte] Le prince ensorcelé. Pharaon-de-l-egypte-ancienne

Le Prince Ensorcelé.


Il y avait une fois, au beau royaume d'Égypte, un roi qui se désespérait de n'avoir point de fils. Son cœur était si triste que, jour après jour, il priait les dieux de lui accorder cet enfant tant désiré.
Émus par sa tristesse, les dieux décidèrent enfin de le satisfaire et, neuf mois plus tard, sa femme, la Grande Épouse Royale, mit au monde un adorable petit prince. C'était un bébé magnifique à l'oeil vif, à la peau douce et aux cheveux sombres.
Peu après, les sept Hathors, ces déesses qui connaissaient l'avenir des hommes, arrivèrent au palais. Selon la coutume, elles venaient fixer le Destin du nouveau-né. Ces déesses aux chairs d'or, aux os d'argent et aux cheveux de lapis-lazuli s'approchèrent du nourrisson. Elles le regardèrent, s'attendrirent un instant et dirent :
- Le jeune prince mourra par le serpent, par le crocodile ou encore par le chien !

Puis, elles partirent laissant derrière elles une épouvantable tristesse et la douce odeur de leur merveilleux parfum divin.
Aussitôt, la nourrice royale courut rapporter à Pharaon la terrible nouvelle. Le cœur triste, Sa Majesté convoqua sur-le-champ ses architectes.
- Pour que mon fils vive loin du serpent, du crocodile et du chien, pour qu'il grandisse loin de tout danger, construisez dans le désert un palais de pierre,
leur ordonna-t-il. Que l'on y envoie mes meilleurs serviteurs et toutes sortes de bonnes choses. Que mon enfant n'y manque de rien, mais n'en sorte jamais.
Et le roi fut obéi.

Les mois et les années passèrent. Bientôt, le petit prince sut lire, écrire, compter. Il récita les prières à faire aux dieux et connut les histoires divines. Il connaissait par cœur les formules magiques nécessaires pour chasser les maladies et les revenants, le venin et tous les dangers du monde. Il découvrit les étoiles et les oiseaux du ciel, les insectes bourdonnant ou rampant. Il apprit à courir, à sauter, à tirer à l'arc sans jamais rater la cible. Il sut tout ce qu'un prince doit savoir mais il ne sortait jamais de son palais.

Cependant, un jour qu'il était monté sur sa terrasse pour prendre le frais, l'enfant aperçut au loin un animal inconnu, un animal qui suivait un homme sur la piste du désert.
- Qu'est-ce qui marche derrière cet homme ?
demanda-t-il à son serviteur.
- C'est un chien,
répondit-il.
- Qu'il est drôle ! J'en veux un tout pareil,
exigea le prince émerveillé. Va le demander pour moi à Sa Majesté mon père.
Sans perdre un instant, le serviteur courut au palais royal.
- Un chien pour mon fils ! Non,
s'écria le roi. Oublie-t-il la prédiction des déesses ?
- Majesté, il connaît les trois Destins qui le menacent, respecte les dieux et les déesses, mais le prince est bien jeune et bien seul...
- C'est vrai,
reconnut le roi. Pourtant je dois le protéger, même malgré lui.
Pharaon refusa. Puis il hésita et, malgré sa peur, décida de lui offrir un jeune chiot, un adorable lévrier, afin que son cœur ne soit pas triste. La reine pleura longtemps craignant que son fils ne meure.
Mais le roi fut obéi.

Les mois et les années passèrent tranquilles et monotones. Devenus les meilleurs amis du monde, le prince et son chien ne se quittaient jamais. Ils couraient, sautaient, jouaient ensemble... Toutefois, l'enfant devenu un jeune homme, s'ennuyait. Il avait envie de découvrir le monde.
- Majesté,
dit-il un jour à son père, pendant combien de temps vais-je rester enfermé ici ? Pourquoi, puisque je suis destiné à trois terribles Destins, ne puis-je vivre en suivant mon cœur ? Que les dieux, qui agissent toujours selon leur volonté, fassent ce qu'ils ont l'intention de me faire, mais à partir de ce jour je veux être libre.
- C'est vrai. Tu ne peux continuer à vivre ainsi,
admit Pharaon peiné de le voir prisonnier dans son palais du désert. Personne ne peut s'opposer la volonté des dieux, cependant...
- Majesté, donnez-moi un char, je vous en supplie,
ajouta le prince.
Pharaon hésita et, malgré sa peur, décida de lui offrir un char magnifique avec deux beaux chevaux, des armes et un écuyer pour veiller sur lui. La reine pleura longtemps craignant que son fils ne meure.
Mais le roi fut obéi.

Après des adieux touchants et la promesse de revenir bien vite, le prince monta sur son char et disparut vers le Nord son écuyer à ses côtés, son chien trottant derrière eux.

Pendant des jours et des jours, le prince galopa dans le désert s'émerveillant de tout ce qu'il voyait. Excellent archer, il chassa le petit gibier que son serviteur rôtissait sur des branches arrachées aux bosquets de térébinthe. Il dormit à la belle étoile, son lévrier à ses pieds. Il ne craignait ni le serpent, ni le crocodile, ni même le chien. Il était heureux.
Le hasard conduisit le prince au royaume de Naharîn. Peu après son arrivée, il apprit que sans que l'on sache pourquoi, la fille du roi habitait, seule, dans une très haute maison. Entourée des meilleurs servantes et de toutes sortes de bonne choses, cette princesse ne manquait de rien. Mais elle ne sortait jamais apercevant le monde par l'unique fenêtre de sa tour, une fenêtre qui s'ouvrait à soixante-dix coudées au-dessus du sol. Malgré son isolement, sa beauté, son intelligence, sa bonté et la richesse de son royaume étaient célèbres dans toute la région.
Peu avant l'arrivée du prince d'Égypte en ce pays, le roi avait convoqué les fils de tous les chefs du pays de Syrie et leur avait dit :
- Comme ma fille est aujourd'hui en âge de se marier, celui qui atteindra sa fenêtre l'épousera !

Alors, de nombreux fils de chef tentèrent leur chance. Hélas malgré tous leurs efforts, aucun d'eux n'était encore parvenu à la haute fenêtre. Sans se décourager, ils essayaient encore, et encore. Ils s'entraînaient, prenaient leur élan, cherchaient une ruse, fabriquaient un tremplin... En vain.
C'est alors que le prince d'Égypte passa près d'eux sur son char magnifique. Aussitôt, les jeunes gens l'invitèrent dans leur maison, le baignèrent, l'habillèrent, le nourrirent, lui offrirent des crèmes et des parfums. Ils soignèrent ses pieds blessés par un si long voyage, sans oublier de donner du fourrage à ses chevaux.
- D'où viens-tu et qui es-tu, jeune voyageur ?
lui demandèrent-ils.
- Je suis le fils d'un officier du pays d'Égypte. Ma mère étant morte, mon père épousa une autre femme. Comme elle se mit à me haïr, j'ai décidé de m'enfuir,
expliqua le prince bien décidé à cacher qu'il était le fils de Pharaon.
- Alors reste avec nous,
proposèrent ses nouveaux compagnons bouleversés par son histoire.
Le prince accepta tout heureux d'avoir pour la première fois de sa vie des amis de son âge.
- Mais que faites-vous près de cette tour ?
leur demanda-t-il quelques jours plus tard.
- Depuis trois mois, nous essayons d'atteindre la fenêtre de la princesse de Naharîn. Nous bondissons, sautons le plus haut possible car celui qui y parviendra l'épousera et régnera un jour sur ce royaume !
- Ah, si je n'avais pas si mal aux pieds, je sauterais bien avec vous,
regretta le prince.

Cela dit, les fils de chef partirent une nouvelle fois tenter leur chance. Le prince d'Égypte les observa. Il admira leurs efforts, trouva la maison vraiment haute et la fenêtre réellement inaccessible. Mais, soudain, la princesse apparut.
- Elle est merveilleuse,
murmura le prince en l'apercevant.
Quelques jours plus tard, les pieds guéris et le cœur plein d'espoir, il accompagna ses amis. Quand vint son tour, il s'élança, murmura une puissante formule magique connu de lui seul et, d'un bond, atteignit la fenêtre où la princesse l'attendait. Il la serra dans ses bras. Elle l'embrassa.
Certain de faire plaisir à son maître, un messager courut aussitôt annoncer au roi de Naharîn la bonne nouvelle.
- Majesté, un homme a atteint la fenêtre de votre fille,
déclara-t-il joyeusement, en un bond extraordinaire !
- Fort bien. C'est le fils de quel chef ?
- C'est le fils d'un officier venu du pays d'Égypte qui fuit devant sa belle-mère.
- Quoi !
hurla le roi fou de rage. Vais-je donner ma fille à un fuyard égyptien ? Certainement pas. Qu'il regagne son pays.
Et le messager s'en retourna à la haute maison prévenir le vainqueur qu'il devait rentrer chez lui sur ordre du roi.
- Par Ré, le grand dieu du Soleil !
s'écria la princesse. Si on m'enlève de mon fiancé, je cesserai de manger, je cesserai de boire et je mourrai sur l'heure. Va prévenir mon père.

Affolé par la colère de la princesse, le messager courut au palais royal pour répéter fidèlement ces paroles au roi.
- Tuez ce jeune homme !
ordonna-t-il. Gardes, partez immédiatement et tuez-le !
Voyant revenir le messager royal accompagné de gardes bien armés, la princesse comprit ce que voulait son père.
- Par Ré, le grand dieu Soleil !
leur cria-t-elle. Si vous le tuez, quand le soleil se couchera, je serai morte. Je ne lui survivrai pas une heure. Allez prévenir mon père.

Épouvantés par la fureur de la princesse, le messager et les gardes n'hésitèrent pas un instant. Ils regagnèrent le plus vite possible le palais royal et répétèrent fidèlement ces paroles au roi.
- Puisqu'il en est ainsi, qu'ils viennent ici tous deux,
soupira le roi de Naharîn qui aimait si tendrement sa fille, son unique enfant, qu'il ne voulait pas la perdre.

Peu de temps après, les deux jeunes gens entrèrent dans la grande salle du palais. Assis sur son trône, le roi les regarda venir à lui. La princesse sourit. Le prince s'inclina respectueusement et, à l'instant, sa noblesse conquit le roi qui accueillit chaleureusement.
- Jeune homme, dis-moi qui tu es,
demanda-t-il en l'embrassant, car désormais tu es comme mon fils.
- Majesté, ma mère étant morte, mon père qui est officier au pays d'Égypte, épousa une autre femme. Comme elle se mit à me haïr, je me suis enfui,
expliqua le prince toujours bien décidé à cacher qu'il était le fils de Pharaon.
Alors, fidèle à sa parole, le roi de Naharîn lui donna sa fille pour épouse et lui offrit une maison magnifique, des champs, des troupeaux et toutes sortes de bonnes choses.
Le soir même, la princesse de Naharîn et le prince d'Égypte se marièrent au cours d'une fête merveilleuse.

Les semaines de bonheur passèrent vite. Cependant un jour, le prince éprouva le besoin de dire à sa femme, qu'il aimait tendrement, une partie de la vérité.
- Un destin funeste me menace,
avoua-t-il. Le jour de ma naissance, les sept déesses Hathors prédirent que je mourrai par le serpent, le crocodile ou le chien.
- Alors,
s'inquiéta-t-elle, fais tuer immédiatement ce chien qui te suit partout !
- Ce serait folie !
coupa-t-il. Je ne permettrai pas qu'on le tue. Nous avons grandi ensemble.
La princesse garda le silence. Mais depuis, nuit et jour, elle trembla pour sa vie car elle savait que les déesses ne se trompent ni ne mentent jamais. Elle veilla sur lui ne le laissant jamais sortir seul.

La princesse se serait davantage inquiétée si elle savait qu'un crocodile, qui avait suivi son mari depuis l'Égypte, se cachait dans le lac proche du palais. Elle ignorait que, dès l'aube, l'Esprit des Eaux, le dieu de ce lac, se battait avec le crocodile venu d'ailleurs. Ils se bagarraient, jour après jour, depuis trois mois déjà, sans qu'aucun d'eux ne gagne. Il n'y avait ni vainqueur ni vaincu.

Or, un soir comme tous les autres soirs, tandis qu'une brise légère soufflait, le prince s'endormit. Mais, juste avant de se coucher près de lui, sa femme entendit un petit bruit, un crissement étrange, un chuintement inquiétant.
- Est-ce un serpent ?
se demanda-t-elle. Pourtant, je n'en vois pas.
Alors, par prudence, elle remplit une coupe de bière et une autre de vin. Elle les posa sur le sol et attendit sans bouger.
Soudain, écailles luisantes et tête allongée, un serpent sorti de son trou. Il rampait, silencieux. Il s'approchait du lit quand il sentit la bonne odeur de la bière et de vin. Il s'arrêta un instant et glissa vers les coupes qu'il but jusqu'à la dernière goutte. Puis, complètement ivre, il s'endormit le ventre en l'air... Alors, armée d'une hache, la princesse lui coupa la tête.
- Regarde ce serpent mort !
dit-elle à son mari en le réveillant. Tes dieux t'ont envoyé un de tes Destins et t'ont permis de le vaincre. Ils veilleront encore sur toi.
- Que les dieux soient remerciés !
se réjouit le prince qui aussitôt pria et fit des offrandes à Ré, le dieu Soleil.

À quelques jours de là, le prince se promenait avec son fidèle lévrier dans les jardins du palais quand, tout à coup, l'animal s'immobilisa, dressa ses oreilles et se mit à gronder.
- Je suis... Je suis ton Destin,
aboya-t-il en montrant les crocs.
Pour fuir son chien prêt à le mordre ou pire encore à le dévorer, le prince courut droit devant lui. Arrivé au lac, il s'y jeta sans hésiter, mais le crocodile l'attendait gueule béante et dents étincelantes. En un instant, le terrible reptile le saisit et l'entraîna au fond des eaux.
Furieux de voir sa proie lui échapper, le chien aboya de plus en plus fort.
- Je suis ton Destin qui te poursuit depuis le royaume d'Égypte,
gronda le crocodile aux longues dents. Voilà trois mois que je vis ici près de ton palais. Trois mois que je t'attends luttant jour après jour contre le terrible Esprit des Eaux qui habite ce lac. Alors écoute-moi bien, mon prince : si tu te bats pour moi, si tu terrasses mon ennemi, je te laisserai partir. Vois, je te donne une chance, une seule et dernière chance.
« Je n'ai guère le choix, se dit le prince. Ici ce monstrueux reptile, sur le rivage mon chien enragé. Je suis perdu... À moins que je ne réussisse à battre l'Esprit des Eaux ! »
La proposition du crocodile vite acceptée, le jeune homme attendit son adversaire, le cœur battant.
Le soleil se levait à peine quand l'Esprit des Eaux aperçut le prince au fond du lac. Il l'attaqua aussitôt. Et, pendant des heures, les deux combattants luttèrent sauvagement. Tous les coups étaient permis. Autour d'eux, les eaux bouillonnèrent. Les poissons se cachèrent. Les pierres roulèrent. La vase se souleva en lourdes volutes sombres. Enfin, quand vint le soir, l'Esprit des Eaux s'effondra au milieu des algues et des cailloux. Il était mort.
- Tu m'as sauvé !
se réjouit le crocodile égyptien revenu pour féliciter son champion. Fidèle à ma promesse, je te laisse la vie sauve et, sois tranquille, tu ne me reverras plus.
- Les dieux de l'Égypte m'ont envoyé un de mes Destins et m'ont permis de le vaincre. Qu'ils soient remerciés !
s'écria le prince qui, épuisé par le combat, sortit du lac pour se reposer sur le rivage.
Il somnolait, allongé à l'ombre d'un palmier, quand, soudain, surgi de nulle part, son chien arriva. Aboyant, montrant les crocs, il sauta sur lui, le mordit sauvagement au mollet et s'éloigna sans un regard pour son ancien ami.

- Voilà mon Destin accompli,
murmura le prince. Les déesses Hathors ne se trompent jamais...
Alors, résigné, il attendit la mort regardant le sang couler de sa blessure. Il songea à son enfance, à son chiot élevé avec tendresse, à ses parents, à son pays, à sa princesse…
La fièvre le fit trembler. Une terrible douleur s'empara de son corps, le brûla, le glaça, le brûla encore, le paralysa. Sa tête devint lourde. Sa vue se troubla. Ses yeux se fermèrent. Ses rêves s'enfuirent. Son cœur s'arrêta. Il était mort.

Non loin de là, après l'avoir longtemps attendu, la princesse comprit qu'il était arrivé malheur à son mari.
Folle d'inquiétude, elle le chercha dans le palais, dans les jardins ou sur les chemins avoisinants. Elle l'appela en vain et, quand elle l'aperçut au bord du lac, elle sut qu'il était trop tard. Pourtant elle garda espoir car elle savait comment le ramener à la vie. Elle connaissait l'art de guérir : les plantes, les baumes et les formules magiques indispensables.
- Venez m'aider,
ordonna-t-elle à ses serviteurs. Transportez-le au palais. Étendez-le sur son lit. Il n'y a pas un instant à perdre. Apportez-moi du sel de natron, de l'eau, un bol. Vite !
Bientôt, seule dans le silence de sa chambre avec son prince aux yeux clos et à la peau glacée, elle s'approcha de lui. Tout doucement, elle murmura à son oreille de puissantes formules magiques. Elle attendit un instant, recula de quelques pas, scruta son visage. Il ne bougea pas.
Immédiatement, à l'aide d'une pointe de roseau taillée et frottée sur une pastille d'encre, elle dessina sur les mains du princes des images d'Horus, l'habile dieu guérisseur à tête de faucon. Elle attendit un instant, recula de quelques pas, scruta son visage. Il ne bougea pas.
Enfin, sans se décourager, elle prit dans le creux de sa main une boule de sel de natron, l'approcha de ses lèvres pour chuchoter d'autres formules magiques plus puissantes encore sur ces petits grains de sel blancs et brillants.
Ceci fait, elle jeta la boule dans un bol rempli d'eau et fit doucement tourner le bol dans ses mains pour que, peu à peu, le sel chargé du pouvoir des mots fonde dans l'eau. Alors, elle souleva la tête de son mari tant aimé, approcha le bol de ses lèvres et lui fit boire ce remède.
À peine les dernières gouttes eurent-elles franchi les lèvres glacées du prince qu'il bougea un bras, puis l'autre, ouvrit les yeux, s'étira. Il la regarda, lui sourit et se leva !
- Ô ma princesse !
dit-il en l'embrassant. Merci de m'avoir tiré du sommeil de la mort
- Tes dieux t'ont envoyé tes trois Destins et t'ont permis de les vaincre. Ils veillent sur toi.
- Que les dieux soient remerciés !
se réjouit le prince qui aussitôt pria et fit des offrandes à Ré, le dieu Soleil.
- J'ai un dernier secret à partager avec toi,
lui avoua-t-il sitôt ses prières finies. Je ne suis pas le fils d'un officier, mais le fils du pharaon d'Égypte. Grâce aux dieux, grâce à toi et à ta puissante magie, j'ai affronté mes trois Destins et je les ai vaincus. Je désire maintenant rentrer chez moi, retrouver mon royaume, mes parents. Veux-tu m'accompagner ?
Bien sûr, la princesse accepta.

Peu après, les préparatifs du voyage achevés, les derniers adieux terminés, les jeunes mariés partirent vers le Sud accompagnés d'une belle escorte et de chariot remplis à ras bord de tous les présents que le roi de Naharîn voulait offrir à Pharaon.
Pendant des jours et des jours, ils traversèrent le désert s'émerveillant de tout ce qu'ils voyaient. Ils dormirent à la belle étoile ne craignant ni le serpent, ni le crocodile, ni le chien. Ils étaient heureux.

Après quelques semaines de voyage, ils arrivèrent enfin au palais du roi et de la reine d'Égypte.
- Il vit,
s'écria Pharaon en le recevant dans la grande Salle du Trône aux belles colonnes. Nos dieux n'ont pas voulu qu'il meure ! Qu'ils soient remerciés.
- Mon fils, sois le bienvenu, sois le bienvenu,
répétait la reine joyeusement. Soyez tous deux les bienvenus ! Et vous, charmante enfant, dit-elle en embrassant la princesse, vous êtes désormais comme ma fille.
- Vite, qu'on leur prépare une maison magnifique,
ordonna Pharaon. Qu'on y installe toutes sortes de bonnes choses afin qu'ils ne manquent de rien. Que l'on prépare un banquet pour ce soir, un festin inoubliable.
Le cœur content, le prince leur offrit tous les cadeaux apportés du royaume de Naharin. Puis il leur raconta son voyage, l'histoire de la haute tour, son mariage et comment, grâce à sa princesse, il avait vaincu ses trois Destins.
Et ce fut la plus belle des fêtes.

À partir de ce jour, et pendant de très longues années, le prince et la princesse vécurent heureux au doux royaume d'Égypte. Ils eurent beaucoup d'enfants, des bébés magnifiques à l’œil vif, à la peau douce et aux cheveux sombres.
À chacune de ces naissances, les sept Hathors vinrent au palais pour fixer le Destin du nouveau-né. Ces déesses aux chairs d'or, aux os d'argent et aux cheveux de lapis-lazuli regardaient le nourrisson, s'attendrissaient un instant et disaient :
- Il vivra et atteindra le grand âge !

Puis elles partaient laissant derrière elles un délicieux bonheur et la douce odeur de leur merveilleux parfum divin.

Source :
Les aventures du prince sont connues par le papyrus Harris 500 du British Museum, écrit à la XIXe dynastie ( vers 1300-1200 av. J.C.)
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