L’art magique n’a pas besoin d’être paranormal ou surnaturel.
Je vais ouvrir ici un sujet détonnant, qui n’est qu’une croyance parmi d’autres, mais ayant le mérite de présenter une voie magique proche de notre réalité de la vie quotidienne.

Je vais prendre l’exemple de la communication avec les défunts. Dans la tradition taoïste, nous ne croyons pas à une survivance d’âme après la mort. Le corps et l’esprit sont liés, à la mort tout s’arrête et se décompose peu à peu, l’individualité s’effondre et les énergies retournent à leur source. Ce n’est pas le sujet de ce post, mais pour nous pas d’au-delà, pas d’autres plans d’existences, pas d’esprit, pas d’entité. Néanmoins nous avons des pratiques magiques. Pour revenir à la communication avec les défunts, j’ai participé à des séances de spiritismes, je me suis acharné sur le oui-ja, sur l’écriture automatique, le pendule et d’autres techniques pendant des années. J’ai pu vivre des expériences déroutantes parfois, mais souvent le néant et rien de spécial. Les expériences déroutantes m’ont surtout montré le pouvoir qu’avait l’esprit et l’influence qu’il avait sur le monde réel. Cela m’a surtout démontré l’interconnexion forte, l’unicité totale entre tout ce qui existe plutôt que des défunts ou un au-delà. Dans les expériences de groupe, il y avait toujours un charlot qui consciemment ou non truquait les séances. Il y a toujours des gens qui ont besoin de croire en l’au-delà et je les comprends. Quand on perd un être cher, on a envie de le contacter. Donc dans cette croyance sans surnaturel, ni au-delà,  comment communique-t-on avec les défunts ? On a conscience, qu’au travers de nos souvenirs, nous continuons à les faire exister. Nous sommes conscients qu’il s’agit de notre propre création, néanmoins les moments vécus ensembles, les souvenirs sont vivants en nous dans l’instant. Au travers de nos choix de vie, en se souvenant d’eux on peut suivre leur exemple, et de cette façon continuer à les faire vivre encore un peu à travers nous. On peut leur parler tout en sachant que nous parlons à du vent et cela n’a aucune importance. Pour nos parents par exemple, nous avons conscience d’être composé d’eux, comme la graine issue de l’arbre, et ainsi nous sommes en quelque sorte déjà leur réincarnation même de leur vivant. Pour nous, cette réincarnation est valable avec des variations énormes : continuer l’action inachevée de quelqu’un, par exemple, ou entretenir vivante et transmettre une spiritualité ou une philosophie. Ou tout simplement transmettre son patrimoine génétique. J’ai un peu parlé de la croyance taoïste car cela aurait été trop brutal de m’arrêter en disant que pour nous, la mort, c’est la fin.
Je reviens au sujet principal, la magie.
La réalité qui se découle devant nos yeux tous les jours est un miracle, cette énergie bouillonnante créant et détruisant sans cesse est autant passionnante que mystérieuse.
C’est ça la magie et l’art magique, c’est s’émerveiller devant ces mystères et rester à sa place insignifiante d’homme.
C’est découvrir que nous avons un lien avec cette énergie.
C’est découvrir la nature de ce lien, par l’apprentissage d’une voie (ou plusieurs voies) et développer sa propre sensibilité et ses propres théories qui vont tour à tour s’ériger et s’effondrer dans notre esprit au fil des années et des expériences.
Aujourd’hui les années ont coulées. J’ai cherché et beaucoup expérimenté, je ne crois plus au surnaturel. Je crois que le naturel est infiniment mystérieux et surprenant. La magie est là dans chaque instant, dans chaque battement de cœur, dans le mouvement d’une main, dans l’éclosion d’une fleur. Alors si vous débutez en ésotérisme, je vous conseillerais de commencer par vous ouvrir simplement à la banalité de la vie quotidienne et d’y trouver les clefs de l’extraordinaire.

Oui mais si le temps n'existait pas dans une certaine dimension ?
Si le passage inter-incarnation se faisait dans un non-temps ?
Le défunt convoqué à une séance est peut-être déjà réincarné...
Maintenant, tu me fais penser au sentiment océanique dont parlait Romain Rolland. Le ondes, l'univers est comme un océan et chaque "existant" (vivant, minéraux, entités) est comme une vague éphémère. Elle existe, elle se distingue et est aussi l'océan en miniature, en image. Un physicien disait que nous sommes de l'énergie congelée.
Vaste débat.

Blessed be
)O(

Ahahah, oui, j'adhère à cette idée d' océan/vague et de manifestation qu'on retrouve à beaucoup d'endroit.
Je ne connais pas Romain Rolland.

Citation :

Le défunt convoqué à une séance est peut être déjà réincarné...

Donc le défunt/réincarné aurait-il conscience de répondre au medium ?

Romain Rolland fut un écrivain français et correspondant de Sigmund Freud. Il exposa son idée de sentiment océanique dans une lettre à Freud qui venait d'éditer 'L'avenir d'une illusion', où il définissait les religions comme des névroses collectives.

Je doute que le défunt/réincarné ait conscience en soi de sa (ses) réponse(s) puisqu'étant dans des temporalités différentes. D'ailleurs, avons-nous conscience intra-corps physique, corps psychique, corps mental etc...
Dans les Upanishads, il est cette parabole des deux oiseaux sur une branche. L'un mange, l'autre le regarde. L'un mange les fruits tantôt doux, tantôt amère, l'autre est rassasié, l'un vit sa matérialité, sa fuite continuelle dans les illusions de la consommation, de l'avoir, du pouvoir relatif, sa futilité d'un "dasein" (être jeté au monde) ; l'autre est l'âme au dessus des joies et des peines car il n'est, en fait, qu'un seul oiseau. L'un est la vague qui se croit obligée d'user le granit d'un rocher sur lequel elle se jette et se rejette, l'autre est l'océan puisqu'il se sait partie d'un tout qui seul compte. Peut-être ne vivons-nous que le temps d'un battement d'ailes d'une âme, à la fois ange et démon. Est-ce qu'un battement d'ailes à conscience de n'être qu'un battement d'ailes ?
Nous sommes tous l'oiseau qui mange et nous ne pouvons faire autrement. Qui tend ses bras vers les étoiles garde toujours les deux pieds dans la boue et cette boue est d'ailleurs aussi importante que les étoiles. Nous sommes tous l'oiseau qui mange puisque incarné, de chair, d'os, dans l'oubli parfois d'avoir aussi une âme, ou dans l'illusion que nous nous donnons de celle-ci, un peu comme celui ou celle qui s'extasie devant la photo d'un coucher de soleil sans penser à sortir de chez-soi à la tombée du jour pour aller le regarder pour de vrai.
Juste mon impression, ma vision formatée par mon cadre de référence mais toute vérité n'est vraie que jusqu'à preuve du contraire.
Blessed be
)0(

Citation :

L'un mange les fruits tantôt doux, tantôt amère, l'autre est rassasié // Les Upanishads

Citation :

L'un est la vague qui se croit obligée d'user le granit d'un rocher sur lequel elle se jette et se rejette, l'autre est l'océan puisqu'il se sait partie d'un tout qui seul compte.

C'est en lisant ce genre de réponse que je crois en la richesse et à l'utilité de s'investir dans le renouveau du forum.
Merci Selenite.

Citation :

Qui tend ses bras vers les étoiles garde toujours les deux pieds dans la boue et cette boue est d'ailleurs aussi importante que les étoiles

Ça me fait penser au Bouddhisme, où on dit qu'il n'y a pas de lotus sans boue.